Effectif :
1 chanteur
5 musiciens
Josquin des Prés a connu à peu près la même existence que ses
confrères dits "franco-flamands". Né vers 1450 dans le Hainaut, il
est remarqué pour ses qualités musicales et envoyé en Italie pour
parfaire sa formation. Il y fait l'essentiel de sa prestigieuse
carrière, à Milan, puis à Rome, avant de s'établir en France et de
finir ses jours à Condé sur l4escaut en 1521. Sa renommée est
immense, comme en témoigne le qualificatif de "prince des musiciens"
qui lui est associé. La connaissance de ses oeuvres (à peu près 374)
bénéficie largement des débuts de l'imprimerie musicale, encore
qu'il faille se méfier de l'existence de faux, diverses pièces ayant
été publiées faussement sous son nom, qui était un gage de succès.
À la charnière des 15ème et 16ème siècles, Josquin joue un rôle
capital dans l'assouplissement nécessaire du langage musical. Son
oeuvre religieuse (une quinzaine de messes et une soixantaine de
motets) en témoigne largement, même si elle est particulièrement
savante en matière de contrepoint. Mais c'est dans ses soixante
chansons profanes sur lesquelles s'est ici arrêté l'ensemble Les
Alizé que le modernisme est le plus apparant, car Josquin ouvre la
voie au prestigieux domaine français des chansons polyphoniques de
la Renaissance. La Déploration sur la mort d'Ockeghem, son
maître, ou Mille regrets de vous abandonner, deux
merveilles inclues au présent programme, en sont les plus beaux
exemples, alliant science de l'écriture et profondeur d'expression.