Effectif :
7 à 10 musiciens
1 danseuse (facultatif)
1 régisseur lumières (si danse)
Pour ce programme L'Ensemble Les Alizés travaille
volontiers avec la danseuse Caroline Ducrest
Georg Philipp Telemann est l’une des personnalités les plus
fascinantes du XVIIIe siècle germanique. Il naît en 1681 à
Magdebourg. L’année précédente, cette vieille cité du duché de
Saxe-Anhalt, déjà durement éprouvée lors de la guerre de Trente Ans,
était annexée par le jeune royaume de Prusse. Dans sa ville natale,
il reçoit sa première instruction musicale. Toutefois, c’est à
Leipzig qu’il obtient ses premières charges de musicien
professionnel. Il y est officiellement venu étudier le droit en
1701, mais il abandonne très tôt cette voie pour se consacrer
entièrement à la musique. C’est à Leipzig qu’il fonde en 1702 le
Collegium Musicum. Cet orchestre d’étudiants donne des concerts
publics de musique instrumentale, et offre à Telemann l’occasion de
produire ses premiers chefs-d’œuvre dans ce genre. La direction du
Collegium Musicum sera plus tard reprise par Johann Sebastian Bach,
ce qui signale assez la qualité de l’ensemble. En 1702 également,
Telemann est nommé directeur de l’opéra de Leipzig.
Entre 1708 et 1712, il est en poste à Eisenach, la ville natale de
Bach, où il forge son style « de la maturité ». De 1712 à 1721, il
réside à Frankfort, où il est nommé maître de chapelle à l'église
des Cordeliers, et directeur municipal de la musique. Enfin, en
1721, Georg Philipp Telemann s’installe définitivement à Hambourg.
Il y est nommé Cantor du Gymnasium Joanneum et directeur de la
musique des cinq principales églises de la cité hanséatique. Il
demeure attaché à cette ville et à ses institutions jusqu’à sa mort,
qui survient le 20 juin 1767.
Durant cette très longue carrière, le style de Telemann connaît une
évolution extraordinaire. Formé dans la tradition contrapuntique
allemande, il devient dès les années 1710 l’un des apôtres de
l’esthétique des goûts réunis, fondant harmonieusement les préceptes
stylistiques des musiques italiennes et françaises modernes. A
partir des années 1730, il compte parmi les premiers
expérimentateurs du style « galant », et même du véritable style
« classique » à la fin de sa vie.
A Hambourg, Telemann devient un compositeur à l’invention
impressionnante. Il écrit plusieurs centaines de cantates et de
remarquables opéras pour le célèbre Theater am Gänsemarkt. Ce
théâtre lyrique est le plus productif et le plus réputé de tous les
états germaniques. Telemann a surtout laissé une production de
musique instrumentale pléthorique. Ainsi, on lui attribue
aujourd’hui un peu plus d’une centaine de concertos pour les plus
divers instruments. Dans son esquisse d’autobiographie, rédigée en
1718, il évoque avec humour les difficultés qu’il a rencontrées dans
la fréquentation de ce genre :
« Parce qu’il est toujours
agréable de faire quelque chose de neuf, j’ai commencé à écrire
des concertos. Cela dit, je dois reconnaître qu’ils n’ont pas
coulé de source, quoique j’en ai écrit une quantité non
négligeable. »
Denis Morrier